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Exposition

1932 - 1946

LES NOUVEAUX COURANTS ARTISTIQUES

" Chanson triste ou chanson gaie, moi je chante ce qu’il me plaît. Musique arabe ou espagnole, la musique c’est mon idole."

Lili Boniche, 1946

Dans les années 30, Paris confirme sa vocation de ville refuge en accueillant une immigration politique fuyant les régimes autoritaires de l’Europe centrale ou méditerranéenne, comme les cinq cents mille Espagnols quittant l’Espagne franquiste en 1939 ou les Italiens s’opposant à Mussolini. Dans le même temps, l’immigration

 

de travail est freinée par la crise économique. Des artistes venus d’Asie (Indochine, Japon ou Chine) s’installent dans la capitale, rejoignant ainsi une avant-garde chinoise présente à Paris, comme le peintre Sanyu, et les artistes japonais vivant à Montparnasse, comme le peintre Tanaka Tadao et le photographe Matsuda Hiromichi. Le surréalisme secoue et anime cette vie artistique parisienne, avec pour apogée en 1938 l’Exposition internationale du surréalisme, qui convoque les talents de Man Ray, Pablo Picasso, Max Ernst ou Salvador Dali... Dans le même temps, s’éveille un engouement pour les arts d’Amérique et d’Océanie, qui se transforme en passion artistique et architecturale. L’exotisme se di use alors partout, dans les arts décoratifs, la publicité et les salles de cinéma... avec des  lms comme La Bandera (1935) et Pépé le Moko (1937) de Julien Duvivier. Au même moment, la France vibre à toutes les musiques pour oublier la crise mondiale qui la frappe de plein fouet : l’opérette, avec les premiers succès de Luis Mariano ; le jazz, avec Duke Ellington qui se produit pour la première fois en France ; les cabarets antillais ou cubains, avec des lieux comme La Jungle et le Madinina Biguine ; mais aussi les cabarets orientaux du Quartier latin où se développe la musique populaire du Maghreb : celle de la Casbah d’Alger, le chaabi avec le violoniste Lili El Abassi, ou celle d’Oran, le raï avec Ahmed Wahbi. Une autre personnalité crève l’écran, celle de Mohammed El Kamal, que l’on appelle le Jazzman, et qui mêle jazz et rumba aux musiques nord-africaines.

 

Avec la défaite de juin 1940 et l’occupation, le régime de Vichy va multiplier les mesures ségrégatives et les interdictions à l’encontre des « étrangers », mais aussi des personnes de confession juive ou des « gens de couleur ». Si la grande majorité des artistes noirs reprend ses activités, tels le musicien Ernest Léardée ou les acteurs Georges Aminel et Habib Benglia, les artistes de confession juive, comme David Olère ou Otto Freundlich, sont déportés... Après le débarquement en Normandie, en juin 1944, les orchestres américains de jazz, comme celui de l’Air Transport Command, se produisent dans leurs casernements et le Special Service américain, chargé d’organiser les loisirs des soldats, recrute de nombreux musiciens, comme Django Reinhardt, pour se produire en compagnie de Fred Astaire à L’Olympia, en 1944.

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